Après des voyages, des croquis, des photos, des réflexions et des discussions, voilà ce qui en ressortait : l’importance des murs en Algérie. A Alger. Mémoire du passé : colonisation, indépendance, décennie noire; oui mais aussi barrière, qui enferme l’Algérie dans un ilot d’inertie, au milieu du monde arabe qui bouge. La Tunisie, la Libye, le Mali : ballotée mais stable finalement; bels et bien là, enracinés dans le sol, ce sont toujours les mêmes immeubles qui font face à la mer. Les gens ont renoncés à vouloir en changer. Ils préfèrent carrément aller voir ailleurs, s’ils peuvent.
Et sinon, ils lèvent le regard sur cette peinture qui s’effrite, laisse apparaitre la formation d’un mur et d’une histoire. Ce sont des strates qui refont vaguement surface. Quelle composition complexe que celle de ces murs! Que voit-on sous la poussière et la crasse? Des gens, des paroles? Mais la poussière n’est-elle pas aussi importante que le reste?
Aujourd’hui, c’est elle qui chuchote, doucement… Parfois elle laisse glisser quelque chose d’une voix plus vive, mais vite elle regrette. Peu importe, on l’a entendue.
C’est ici une recherche textuelle et sensorielle de cette texture du mur algérien. En voilà quelques pages sélectionnées.